Est-il encore besoin d’insister sur la catastrophe en cours, quand tous les faits convergent et que nombre d’auteurs en viennent même à douter de la viabilité de l’humanité ? Au sein de cette dynamique mortifère qui nous emporte, n’est-il pas légitime de s’interroger sur l’une des institutions primordiales de nos sociétés : l’État ? Qu’est-ce que l’État ? D’où vient-il ? Quels sont ses principes de fonctionnement ? Quels liens entretient-il avec les grandes firmes qui dominent l’économie mondiale ? Et avec la technoscience, qui en est le principal facteur d’expansion ? Peut-on attendre de lui qu’il se transcende en un état écologique, après avoir démontré sa capacité, mais aussi ses limites, à se muer en un état social ? S’en tenir à la logique capitaliste de valorisation indéfinie de l’argent, sans revenir sur l’imaginaire du Progrès, sans remettre en cause la domination bureaucratique et sa boulimie de puissance, est-il écologiquement soutenable ? À travers des approches aussi bien historiques que prospectives, mais également à travers l’analyse d’expériences contemporaines plus concrètes, ce numéro cherche à répondre à ces questions et à mettre en lumière, contre l’État, l’urgente nécessité d’une renaissance de l’autonomie, seule à même, en promouvant la réappropriation et la mise en commun du pouvoir, du savoir et de l’avoir, de faire face à la catastrophe en toute humanité.
Coordination : Mathias Lefèvre et Jacques Luzi
p. 15
parMathias
Lefèvre,Jacques
Luzip. 29
parMichel
Barrillonp. 57
parFrançois
Jarrigep. 73
parJacques
Luzip. 89
parStephen
Grahamp. 105
parAurélien
Berlanp. 129